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The Why Wait Agenda

40 est le nouveau 30, mais pas pour les ovules: un TEDx franc et direct sur les maternités tardives

Dernière mise à jour : 20 janv. 2023

«Peut-être que votre mantra est: la quarantaine est la nouvelle trentaine, etc. Eh bien, ça pose tout de même un problème: vos ovules n’obéissent à ce slogan».


Dans un TEDx où elle raconte son expérience personnelle, Reisa Pollard, une designer et entrepreneuse canadienne, a livré un témoignage vivant et très explicite, entre rire et larmes, sur ce que cela signifie de faire des enfants tardivement. Après avoir passé la première partie de sa vie à faire des études, à occuper plusieurs emplois, à voyager et à créer son entreprise, ce n’est qu’au seuil de la quarantaine qu’elle a trouvé le bon partenaire et ressenti le besoin de faire des enfants.


Ce n’est qu’alors qu’elle en a pris conscience: tomber enceinte après un certain âge n’était pas si facile. C’est pourquoi elle commence son talk sans tourner autour du pot: «Je veux que vous imaginiez un de ces distributeurs de chewing-gum en forme de boule. Pensez à ce distributeur comme à des ovaires et aux chewing-gums comme à des ovules. Quand une femme naît, le distributeur est plein: il contient tous les chewing-gums qu’elle aura pendant sa vie. À mesure que son âge avance, la réserve de chewing-gums diminue peu à peu et les chewing-gums qui restent sont périmés.


À 40 ans, la réserve est vraiment réduite et, à 44 ans, les quelques chewing-gums restants ont définitivement fait leur temps. La probabilité de transformer l’un de ces chewing-gums en enfant, même en recourant à la fécondation in vitro, est inférieure à 2%».


La métaphore du distributeur de chewing-gums n’est pas très encourageante, il faut bien l’avouer, pour les femmes dans la quarantaine. L’espérance de vie moyenne ne cesse d’augmenter et les conditions psycho-physiques dans lesquelles on atteint cet âge sont bien différentes par de celles des générations précédentes: une alimentation plus équilibrée, plus d’exercice, les soins du corps, la prévention des maladies. Oui, la quarantaine est la nouvelle trentaine. Pourtant, ce que Reisa Pollard affirme est tout à fait vrai — cela ne se traduit pas par une espérance de vie plus longue pour les ovules dans le système reproductif féminin: «Les ovules restent là, dans le distributeur de chewing-gums, et vieillissent exactement comme ceux de votre arrière-grand-mère». La réserve de chewing-gums — d’enfants potentiels — est toujours la même. Et si on décide tardivement qu’on veut avoir un enfant, on devra faire avec.



Reisa Pollard, TEDxVancouver 2017

Quand elle l’a découvert, Reisa Pollard a été «consternée»: «Ma première pensée a été: Comment ai-je pu ne pas le savoir? Pourquoi personne ne ne m’en a-t-il parlé — de la fertilité — en cours d’éducation sexuelle à l’école? Pourquoi mon médecin de famille ne me l’a-t-il pas expliqué?», s’interroge-t-elle dans son TEDxVancouver, qui date de 2017 et a déjà visionné plus d’un million de fois.


La designeuse reparcourt les innombrables vicissitudes auxquelles elle a été confrontée: stimulation hormonale, inséminations in vitro, fausses couches (dont une le jour de son quarante-quatrième anniversaire: «En cadeau, j’ai eu ma quatrième fausse couche»), tentatives de fécondation hétérologue, des dizaines de milliers de dollars dépensés dans des centres de fertilité, jusqu’à ce qu'elle tienne un premier bébé dans ses bras à 42 ans, puis un deuxième, sorte de «miracle», à 46 ans (et Pollard a même eu un troisième enfant, après ce TEDx, à 48 ans!).


«Nous devons commencer à partager nos histoires — toutes nos histoires. Plus nous serons en mesure de parler ouvertement de nos expériences, plus les gens se familiariseront avec les défis auxquels nous sommes confrontés, conclut-elle. Qu’il s’agisse d’insémination artificielle ou de fausse couche — peut-être de cinq fausses couches —, il n’y a aucune raison d’avoir honte: cela fait partie de l’aventure et vous n’êtes pas seule. Mieux nous comprendrons le fonctionnement de la fertilité, plus nous pourrons faire des choix éclairés au bon moment — même si ce choix est de ne pas avoir d’enfant. Mais si vous avez ne serait-ce qu’une vague idée de vouloir un jour des enfants, informez-vous, car personne ne le fera à votre place. Nous devrions enseigner la fertilité aux adolescentes et continuer tout au long de l’âge adulte». Un message de “fertility awareness”, de sensibilisation à la fertilité, qui a beaucoup de points communs avec “The Fertility Gap: Why don't we have the kids we'd like to have?”, le récent TEDx d’Eleonora Voltolina, la fondatrice de du Why Wait Agenda, et qui correspond parfaitement à l’esprit de son projet. Crédit photo: "Vintage Gumball Machine" de Julie Alexander, tirée de Flickr en modalité CreativeCommons

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Ce contenu, ainsi que l'ensemble du site The Why Wait Agenda, est produit par Journalism for Social Change, association à but non lucratif exerçant un journalisme engagé, apportant à travers l'information un point de vue laïc et progressiste sur les questions de fertilité et de la parentalité et promouvant un changement culturel, sociétal et politique sur ces questions. L'un des moyens de financement de l'association passe par les dons de ses lecteurs : en donnant même une petite somme vous permettrez à ce projet de grandir et d'atteindre ses objectifs.

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