Quand on parle de faire des enfants, il est un facteur-clé qui sépare les femmes des hommes: l’horloge biologique. Pour les hommes, remettre à plus tard le moment de fonder une famille a sans doute des implications et des conséquences biologiques, mais il n’en a pas — ou dans tous les cas infiniment moins — du point de vue physiologique. Leur capacité à procréer, c’est-à-dire la possibilité technique de produire suffisamment de spermatozoïdes de bonne qualité pour rendre non seulement possible mais probable la fécondation d’un ovule dans le cadre d’un rapport sexuel non protégé est certainement plus élevée lorsqu’ils sont jeunes. Elle reste globalement stable quand ils sont d’âge moyen (entre 40 et 65 ans) et, même après, durant le troisième âge (la décennie qui va de 65 à 75 ans), elle ne chute pas drastiquement. Indépendamment des problèmes d’érection qui peuvent survenir ou de maladies telles que le cancer de la prostate, les hommes restent fertiles toute leur vie.
Ce n’est pas le cas des femmes.
Dans le document «Age and Fertility — A Guide for Patients» publié en 2012 par l’American Society for Reproductive Medicine, on trouve des données sur la corrélation entre le déclin de la fertilité et l’augmentation de l’âge.
Du point de vue reproducteur, le meilleur âge pour les femmes se situe entre 20 et 30 ans, lit-on dans le document. Puis la fertilité diminue peu à peu entre 30 et 40 ans, surtout après le cap des 35 ans. Plus précisément, «chaque mois où elle essaie, une femme de 30 ans, fertile et en bonne santé, a 20% de chances de tomber enceinte. Cela signifie que pour cent trentenaires qui essaient de tomber enceintes au cours d’un même cycle, 20 y parviendront tandis que les 80 autres devront retenter leur chance. À 40 ans, cette probabilité est inférieure à 5%, ce qui signifie que moins de 5 quadragénaires sur cent réussiront» du premier coup dans leur quête de la grossesse.
C’est la raison principale pour laquelle, si on veut avoir des enfants, l’âge auquel on choisit de s’y mettre est important surtout pour les femmes; et aussi ce qui explique pourquoi l’augmentation de l’âge moyen à la naissance du premier enfant relevé partout dans le monde, en premier lieu dans les pays riches, est significatif et ne joue pas en faveur des femmes qui veulent devenir mères.
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